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Choisir un trépied photo – Guide complet

choisir un trépied photo

Comment choisir un trépied photo ? Cela fait un moment que je songeai à l’idée d’écrire cet article. Je suis sûr que vous êtes nombreux à vous poser la question. Après avoir regardé ce qui avait déjà été écrit autour du sujet, je trouve que c’est la plupart du temps très incomplet, notamment car on sent que les auteurs n’ont pas l’habitude du terrain. Qui plus est, la plupart avoue ne pas s’en servir ou peu. Or le trépied, c’est avant tout la pratique.

Mes élèves le savent…je suis un inconditionnel du trépied, et tous ceux que j’ai initié à la photographie ont eu le droit au cours sur le trépied photo : comment le choisir, les critères, le mettre en place etc. La plupart reviennent d’ailleurs en stage avec un trépied 😉

Ensuite, pour mettre les pieds dans le plat, à mon sens, hormis pour des photographies sur le vif (sport, reportage) en mouvement, le trépied est l’accessoire numéro 1 d’un photographe.

Ceci étant dit, voici mes conseils de professionnel, pour vous guider dans le choix d’un trépied. Vous m’excuserez pour les photographies de mes trépieds…ils ont souvent bien vécus, mais c’est aussi pour çà que je peux vous aider !

Pourquoi choisir d’utiliser un trépied photo ? – Les avantages

Il y a à mon sens trois raisons importantes dans le choix d’utiliser un trépied

  1. La stabilité
  2. La sensibilité
  3. Le cadrage

La stabilité

C’est la plupart du temps pour ce critère que le trépied est connu et choisi. Bien sélectionné, un trépied permet une stabilité parfaite pour l’ensemble appareil/objectif. Il permet donc de profiter de la qualité maximum de votre objectif, puisqu’à main levée, on bouge toujours un peu. C’est d’autant plus vrai avec de lourds télé-objectifs.

La sensibilité – ISO

Comme je vous l’ai précisé plus haut, c’est l’accessoire numéro 1…pour un sujet fixe !

En effet, le fait de prendre des sujets fixes au trépied, fait que votre réglage de temps de pose n’est plus un souci. Quelque soit la lumière, vous pouvez travailler à l’ISO minimum de votre boitier, et donc être au rendu le plus fin, sans perte. Le manque de lumière se compensera en posant longtemps (et donc sans bouger !).

L’ISO minimum est un immense avantage car il vous permet à la fois de ne pas avoir de bruit sur votre photographie, et en plus de profiter de toute la dynamique possible de votre capteur, donc d’avoir une photographie avec un panel d’information au plus étendu. (la montée en ISO étant bien sûr destructive)

Le cadrage

J’entends déjà certains pester 😉

Oui cadrer avec un trépied sur des sujets fixes, est plus précis, et permet de surcroit aux débutants d’apprendre à prendre leur temps pour composer : plus de concentration, moins d’images…mais plus de réussies ! Souvent c’est plus la mise en place du trépied qui vous freine au début, mais après mise en pratique régulière, une fois le coup de main pris, il vous aidera grandement à mieux composer.

Pour quels types de photographies utilise-t-on un trépied ?

Les sujets les plus courants sont bien sûrs les sujets fixes : la photographie d’architecture, de paysages, la macrophotographie, la photo de nuit, les photos de groupes où vous devez courir pour être dessus, les autoportraits (n’en abusez pas, ça selfie) etc.

Et puis bien sûr les utilisations plus particulières soit pour des raisons techniques, soit pour des effets : poses longues (de jour comme de nuit), HDR (montage de plusieurs photos exposées différemment), feu d’artifice, lightpainting etc.

Choisir un trépied photo, c’est aussi savoir quel usage vous en aurez.

Ensuite parler sans montrer une photographie ne serait pas complet, voici donc un exemple avec ce paysage en poses longues de jour, ce qui nous permet d’avoir le mouvement des nuages et des arbres.

Qualité et budget, 2 éléments important pour choisir un trépied photo

Nous allons maintenant voir ce qui influence la qualité et le prix lors de la sélection d’un pied pour votre appareil photo.

La marque

Il y a une multitude de marques de trépieds, de plus ou moins bonne qualité, en voici quelques unes :

Tout d’abord, les références incontournables de qualité (souvent Made in Italia !) :

Ces 2 marques ont aussi l’avantage d’avoir un grand nombre de pièces détachées, et donc en cas de pépin, il est facile de trouver la pièce à remplacer.

Puis les bons rapports qualité / prix :

Et enfin les marques que j’éviterai :

Rotule intégrée ou pas ?

Les trépieds à bas prix (entre 0 et 90 euros) ont la plupart du temps la rotule (système sur le trépied permettant de bouger l’appareil dans l’espace pour cadrer) intégrée. Cela signifie qu’on ne peut pas la changer, elle ne se démonte pas. Donc pas de possibilité d’évolution, ou de la changer séparément si l’un des deux casse.

Vous pouvez voir un exemple sur la photo à droite, la rotule est solidaire du trépied.

Je vous conseille plutôt de choisir un trépied photo où vous êtes libre d’acheter la rotule de votre choix ! A noter que sur ce système, vous pouvez prendre un pied d’une marque et la rotule d’une autre. Quand je pars en voyage, j’ai un pied Induro et une rotule Manfrotto (ma marque préférée au niveau rotule). Ci-dessous vous pouvez voir comment on distingue ce type de pied sur la photo de gauche : sur le dessus du pied vous verrez un pas de vis (taille de standard universel). Sur la photo de droite, une petite astuce : regardez sous le trépied, que vous ayez au moins une vis (il peut y en avoir plusieurs). Cela permet de bloquer la rotule, pour ne pas qu’elle dévisse accidentellement (çà peut arriver en portant le pied sur son épaule et qu’on garde l’appareil monté dessus). Je vous conseille ce système afin d’éviter tout problème.

Matériaux utilisés pour fabriquer un trépied

Les trépieds peuvent être fabriqués avec plusieurs matériaux différents :

Le prix d’un trépied

C’est un des critères importants à mon sens pour un photographe amateur.

Pour un pied en aluminium avec rotule intégrée, comptez entre 80 et 120 euros (en dessous, n’achetez pas…) chez Manfrotto et Vanguard.

Pour un trépied seul (sans rotule bloquée), comptez entre 120 et 200 euros en moyenne pour un pied aluminium dans ces 2 marques aussi de préférence. Il y a souvent des formule de Kit avec une rotule comprise (qu’on visse et donc qu’on peut changer si besoin plus tard) a des prix bien placés.

Pour une version carbone, comptez 150à 300 euros chez Benro ou Induro, et plutôt 250 à 700 euros chez Manfrotto. Chez Gitzo, nous sommes entre 500 et 1200 euros…

Les critères de choix d’un bon trépied

Toutes ces caractéristiques sont toujours disponibles dans la fiche technique de chaque pied, que vous soyez en magasin ou sur une boutique en ligne, regardez bien toutes ces informations qui sont cruciales. Si le vendeur ne vous les affiche pas, prenez le temps de visiter le site internet de la marque pour en savoir plus.

Le poids supporté ou poids maximal

Chaque pied peut supporter un poids maximal conseillé par le fabricant.

Prenez donc en compte le poids de votre appareil, de l’objectif le plus lourd que vous avez, et éventuellement des accessoires que vous utilisez régulièrement (filtre en résine + porte filtre par exemple ou flash cobra)

Qui peut le plus, peut le moins… donc prévoyez de la marge, les marques n’étant pas toujours très précises . Prévoyez bien de multiplier par 2 ou 3 votre poids total pour être sûr (surtout pour les poses longues de nuit). Ne négligez pas cela non plus quand vous faites beaucoup de photo de paysages, le vent étant un facteur important de bougé. Idem pour des photos en bord de route, avec les vibrations.

La hauteur maximum d’un pied photo

Comment choisir la bonne hauteur maximum d’un trépied photo ? Pour commencer, cette hauteur maximum s’exprime une fois la colonne centrale déployée à fond.

Ne prenez jamais un pied trop petit. Cela va vous faire mal au dos car vous serez tout le temps plié, et vous serez découragé rapidement.

On dit généralement qu’il faut prendre un pied à peu près à hauteur d’épaule (voir 10 cm en dessous je dirai). Donc ne vous embêtez pas à prendre un pied qui mesure 1m85 si vous mesurez 1m90 ! Pourquoi ?

Premièrement , il faut compter que vous rajouter une rotule (entre 10 et 15 cm de haut). Puis vous rajouter votre appareil, qui fait aussi une certaine épaisseur (10 à 20 cm pour prendre large). Et pour finir, n’oubliez pas que vos yeux ne sont pas au sommet de votre crâne 😉

Conclusion, pour une personne comme moi (1m72…pas de blague hein…), un pied de 1m30/40 est amplement suffisant (sauf utilisation spéciale en hauteur).

La hauteur minimum d’un pied

Et oui, çà a aussi un intérêt. Par exemple pour ceux qui veulent descendre très bas dans l’herbe, pour faire de la macrophotographie et être au plus près du sujet. Faites attention à la taille de la colonne si c’est un critère important pour vous. Il faut qu’elle soir courte pour être pratique à utiliser (sinon elle va toucher le sol quand vous descendrez le pied).

Le poids du trépied

On touche au point sensible de beaucoup de photographes amateurs…

Malheureusement, la légèreté est égale soit à qualité médiocre (et donc danger pour votre appareil), soit à prix élevé. Je dirai que le type de photos que vous aimez faire doit vous guider. Si vous faites des intérieurs, photographies de studio, montage HDR, architecture ou objet : prenez du lourd et stable.

Si vous voyagez beaucoup ou aimez randonner, c’est la que le pied carbone devient indispensable.

La taille du trépied replié

C’est une caractéristique importante pour tout photographe qui aime voyager, et donc ranger son pied dans un sac ou valise. Plus le pied a de sections (le nombre de tubes télescopiques disponibles en hauteur), plus votre pied sera petit une fois replié. Par contre, moins il sera stable.

Les différents types de serrage des trépieds photo

C’est à mon sens un choix important, notamment en terme de confort sur le terrain, mais aussi en terme de solidité dans le temps. On distingue essentiellement 3 grands types de serrages :

1 – La vis papillon, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous à gauche. très utilisée pendant longtemps (Manfrotto notamment), assez robuste, mais qui serre moins avec le temps. Je le dis sincèrement, c’est le seul type de serrage avec lequel j’ai eu un accident, lors d’un voyage en Toscane à Florence. Mon trépied commençait à être âgé, il fallait serrer plus fort qu’avant. J’ai cru le serrer à fond…mon Canon 1D Mark1 a fini par terre, pas de grosse casse mais quand même un poc sur mon 28-70 de l’époque (et le filetage du filtre était foutu). Alors pour être sincère il a servi ce vieux 190 de chez Manfrotto car je l’ai acheté à mes début de jeune photographe (j’avais 17 ans, et il ma servi 12-13 ans sans souci). Mais du coup je garde une petite appréhension, donc si vous en achetez un d’occasion, vérifiez bien qu’il ne faille pas serrer comme un fou.

2 – Le clapet

C’est celui qu’on trouve le plus souvent chez les amateurs. Attention il y a plusieurs niveau de qualité. Regardez bien la photo ci-dessous à droite, il y a un petit axe dans le système de charnière. S’il est en plastique, oubliez ! Cela veut dire mauvaise qualité et il risque de casser facilement (on en voit beaucoup dans les pieds à bas prix). Si il est en métal robuste, c’est déjà un bon signe de qualité. Attention à se système, il arrive qu’on se coince un doigt en fermant, ça peut faire mal !

Ci dessous un système à clapet de qualité et robuste.

Astuce : il est bien d’en trouver un avec un écrou derrière (comme la photo de droite), car si il a du jeu dans le temps, vous pouvez le resserrer (la clé est souvent fournie avec).

3 – Serrage à vis caoutchoutée (ou plastique)

C’est le type de serrage que je préfère, rapide, fluide à utiliser. Avec l’habitude, notre main le trouve tout seul sans regarder. Gitzo est clairement la marque qui a mis ce système en avant et qui a fait sa gloire (à l’époque en métal et quasiment incassable). D’autres marques telles qu’Induro ou Benro on copié ce système avec réussite. Le seul défaut que je leur ai trouvé est lors d’un voyage à Madagascar, où j’ai réalisé beaucoup de photographies dans le sable. Avec le vent, le sable arrivait à s’introduire dedans, et puis après à force dans le filetage. Ensuite, de retour en France, il a été dur de le nettoyer tant le sable était incrusté dans la graisse du filetage.

Photo de gauche le modèle Induro, photo de droite celui de Gitzo sur mon pied en basalte !

Les possibilités ou fonctionnalités de votre trépied

Écartement des pieds indépendant

Sur la photo de gauche, on voir un petit loquet à relever qui permet ensuite de débloquer le pied pour pouvoir le mettre quasiment horizontalement (photo du centre). Pour moi c’est une fonction quasi indispensable d’un trépied d’extérieur. C’est par exemple très utile dans un escalier quand vous voulez prendre le cœur en contre plongée. (on s’adapte à la hauteur des marches). Sur le modèle en haut à droite, on ne peut pas le relever, donc cela limite l’usage. Celui en bas à droite vous permet de voir aussi les modèles avec armatures centrales. Sur la quasi totalité des pieds, c’est à éviter (voir à fuir) car vous serez toujours obliger d’écarter les 3 pieds avec le même écartement (solidaires). Ce pied Manfrotto ( 058) est le contre-exemple, puisque qu’on peut desserrer via un bouton séparément chaque axe (c’est le modèle le plus utilisé chez les photographes de studio)

Colonne simple ou à crémaillère, 2 alternatives pour choisir un trépied photo

Il existe 2 types de colonnes centrales disponibles sur les trépieds photo. Celles à colonne simple où il suffit soit de desserrer une vis, soit un clip à ouvrir, puis vous montez ou descendez la colonne à la main et resserrer (ou fermez). C’est l’exemple de la photo ci-dessous à gauche. Sinon c’est un système de colonne à crémaillère, qui une fois desserrée se monte ou se descend grâce à une manivelle, comme vous pouvez le voir sur la photo de droite. Je conseille plus ce 2ème type de colonne si vous faites du studio ou de la macro-photographie, où vous serez des fois obligé d’ajuster au millimètre. Pour un usage extérieur, je préfère la colonne plus classique, qui est plus rapide à mettre en œuvre. La vitesse d’installation est aussi un point important pour choisir un trépied photo.

Les options sur la colonne

Sur les 2 photos ci-dessous à gauche, vous voyez un modèle où l’on peut enlever la colonne pour la mettre à l’horizontale ou même à l’envers. Si le premier cas m’a déjà été utile (pour faire des reproduction sans banc de reproduction par exemple, ou même des vues plongeantes en macro), j’avoue ne m’être jamais servi du 2ème qui sert surtout à être le plus proche du sol possible (certains pied le font très bien aussi).

Sur la photo de droite, option très intéressante, le crochet de lestage.

C’est une option très utile : on peut y mettre un poids, son sac, bref quelque chose de lourd. Cela permet à l’ensemble d’être plus stable, et est beaucoup utilisé pour les poses longues, les extérieurs avec du vent, des photos en bords de route avec beaucoup de vibrations etc. À mon sens, c’est une option primordiale pour choisir un trépied photo.

Le niveau à bulle (photo de gauche)

Je crois que tous mes élèves le savent…option obligatoire pour tout photographe qui travaille souvent au trépied, c’est la base de la bonne installation d’un trépied : indispensable pour choisir un trépied photo

La mousse sur le haut du pied

ou les mousses suivant les modèles (sur les trois pieds donc), comme sur la photo de droite. C’est une option qui présente 2 avantages certains :

Embouts de trépieds

Tout d’abord, en général sur les modèles de pieds de bonne qualité, on peut les changer (après une utilisation intensive, c’est bien car le caoutchouc  s’use). Par exemple, j’amène souvent mon Gitzo lors des cours débutants à Lyon, Paris, Genève ou en Week-end photo…à force j’en ai perdu (ils ont dus se dévisser), j’étais content de pouvoir acheter cette pièce séparément.

Ensuite, sur les photos ci-dessous, vous pouvez voir le modèle classique, ou celui avec pointe en métal (qu’on peut ranger en dévissant). Cela peut être utile dans la neige, glace, boue, pour plus d’accroche.

Les boutons de desserrage, important pour choisir un trépied photo

Le Graal : le lourd pied Manfrotto 058B (photo de gauche), dédié surtout au studio, vous appuyez sur les bouton rouge, et vous pouvez monter ou descendre votre trépied en direct, sans rien toucher d’autre ! il est lourd, mais vraiment efficace !

Un anneau d’accroche pour sangle

Si vous souhaitez portez votre pied différemment, avec une sangle, il faut bien regarder si votre modèle possède cela.

Le sac de transport

Suivant les modèles, on vous l’offre ou pas. C’est toujours agréable de l’avoir et de pouvoir notamment le protéger durant le transport. Tous les fabricants ne le donnent pas, donc à regarder dans la fiche descriptive du produit, car sinon il faudra payer en plus.

J’espère que ce guide complet vous aidera à choisir un trépied photo de qualité, et surtout qui conviendra à vos attentes. Vos photographies n’en seront que mieux.

Je suis un adepte du trépied de longue date (j’ai beaucoup travaillé à la chambre et au moyen format), cela ne m’empêche pas de faire des photos sur le vif sans, mais pour les sujets fixes, cet accessoire est vraiment incontournable !

Si vous avez des questions, remarques ou rajouts éventuels d’informations que j’aurai oubliés, n’hésitez pas, bref exprimez vous 😉

PS : je n’ai plus qu’à préparer un article sur les rotules !

PS 2 : Si jouer aux Pokemon est considéré comme une activité physique, alors imaginez le fait de vous balader avec un trépied en alu Gitzo d’il y a 40 ans, vous allez économiser votre abonnement à la salle de sport !

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